Gripport

Les textes anciens mentionnent :

  • un château du XVIe (ancienne maison seigneuriale devenue maison de ferme rue des Charmilles),
  • des carrières à plâtre,
  • un moulin (cité en 1343),
  • un passage en bateau sur la Moselle au lieu-dit « la Rame ».
  • un décret impérial de 1867 autorise « la dame Veuve Ferry à maintenir en activité une fabrique de chocolat, un moulin à blé et un moulin à plâtre sur une dérivation de la Moselle ». 

Jusqu’à la fin du XIXe siècle, Gripport fut un important village de vignerons comme en témoignent encore des maisons construites sur de grandes caves. En 1653, la dîme de fruits de vigne était déjà payée au Chapitre de Remiremont.

Les vignes s’étendaient sur les côtes derrière l’église et en contrebas du bois de Hautombois, terrains maintenant en friches. Les mirabelliers ont remplacé les vignes.

En 1906, on cite une importante production et vente de mirabelles et quetsches.

La conserverie Broutchoux s’établit à Gripport et traitera jusque 1500 tonnes de fruits divers au sirop, confitures, légumes. Reprise plus tard par Lerebourg, elle fermera en 1981.

L’église Saint Léonard :

Eglise-grange de 1746, construite à l’emplacement d’une vieille chapelle. La partie supérieure de la tour a été remaniée.

Les aménagements hydrauliques de régulation du canal et d’alimentation en eau du canal d’amenée dit canal des meuniers :

Le canal et la Moselle sont côte à côte de part et d’autre du chemin de halage : situation très impressionnante pour le cycliste quand la Moselle est haute. Des enrochements protègent la digue côté canal. La rivière multiplie les fantaisies parmi les bancs de gravier.

Entre Bainville et Gripport trouvent sur la Moselle un barrage datant de plusieurs siècles et  la prise d’eau du très beau petit canal dit « des Meuniers » qui, en aval, sur six kilomètres, traverse Bainville, Mangonville, Roville.

Ce barrage est très ancien, probablement du XIIe S. Il était autrefois équipé d’un pertuis de flottage permettant le passage du bois en provenance des forêts vosgiennes.

A l’origine, ce canal d’alimentation dit des Meuniers, fournissait la force hydraulique à plusieurs moulins successifs :

  •  les moulins de Bainville à blé et à plâtre, (en liaison avec les gisements de gypse de Gripport et de Mangonville)
  • le moulin du Chaudrupt à Mangonville,
  • les moulins de Roville.

L’implantation de ces moulins est très ancienne :

  • Le moulin de Bainville date de 1204 ; il appartenait aux Bénédictins de Saint Epvre de Toul  qui en sont restés propriétaires jusqu’à la Révolution, époque à laquelle il a été vendu comme bien national à  Victoire de Mitry qui l’a vendu elle-même en 1791 à un Monsieur Gérardin.
  • Les moulins de Mangonville et de Roville, qui ont appartenu, le premier aux Dames de Bouxières et le second au Chancelier de la Galaizière, ont été vendus comme biens nationaux, respectivement à Messieurs Gérardin et Bertier. Leur existence est antérieure à 1554 mais leur date exacte de construction n’est pas connue.

Au début du XIXe siècle, Antoine Bertier de Roville (cf. circuit de la Banasse) est propriétaire des trois moulins qu’il partage entre ses enfants en 1845.

Le 13 décembre 1844, Louis-Philippe prenait une ordonnance permettant de rétablir le barrage et réglementant la prise d’eau dans la Moselle.  Il y est fait état des moulins et à Roville, d’une meule à plâtre et d’un pilon à écorces.

Le site de Bainville fut choisi en 1855 par des cloutiers précédemment installés à Flavigny. Le même phénomène se produisit au début du XXe siècle pour l’implantation des tissages et de la filature de Roville (1907), la filature étant construite, comme d’ailleurs la clouterie de Bainville à l’origine, directement sur le canal d’alimentation.

La construction du canal de l’Est, en rive gauche de la Moselle, en 1881 et 1882, remit en cause ces aménagements ; le canal de l’Est coupait en effet le canal d’alimentation des établissements industriels en  plusieurs points, empêchant ainsi son maintien. Un nouveau canal d’alimentation fut donc creusé.  Une nouvelle installation hydraulique fut construite à l’aplomb de l’usine de Bainville.

Au printemps il est bordé d’arbres en fleurs : merisiers, pruneliers au travers desquels se découvrent les méandres de la rivière.

La présence d’embâcles, les « mortes » créées par les changements de lits de la rivière ajoutent à la beauté des paysages.

A l’approche de Socourt, le canal est alimenté par le ruisseau de la Rame (qui prend sa source à Viacelle). Il est équipé d’un évacuateur de crues.

Le refuge des chauves-souris :

A la sortie de Gripport, sur le chemin de halage, une ancienne maison d’éclusier est reconvertie en refuge pour les chauves-souris. La présence de deux espèces de chauves-souris est observée dans cette ancienne maison d’éclusier : le petit rhinolophe et le vespertilion. Voies navigables de France, Conservatoire des espaces naturels lorrains et  CREPESC  se sont engagés à préserver ce site, valorisé par des panneaux d’information.

https://www.cpepesc-lorraine.fr/especes-en-lorraine.html

https://www.cen-lorraine.fr/types-de-milieux/site-chauves-souris

Le chemin de halage en contrebas de l’écluse est bordé par une plante envahissante, la renouée du Japon. Elle est originaire des régions d’Asie orientale où elle est réputée pour ses propriétés médicinales. Elle est apparue en France en 1939 pour ses propriétés ornementales, mellifères et fourragères. L’étymologie provient du baron von Reynoutre, naturaliste du XVIe siècle.

Elle se dissémine par multiplication végétative à partir de fragments de rhizomes et de boutures de tiges. Les stratégies de monopolisation de l’espace et des  ressources mises en œuvre par les renouées entraînent la formation d’herbiers monospécifiques, qui s’étendent rapidement, et le remplacement de la flore autochtone au niveau des zones colonisées. Cela conduit à la disparition locale des espèces indigènes en réduisant leur habitat disponible. Une berge couverte de renouées rend très difficile la réinstallation d’une ripisylve. De plus le système racinaire peu développé des renouées, en dehors des rhizomes, contribue à l’érosion des berges. Ce phénomène est accentué l’hiver lorsque les parties aériennes meurent, laissant les rives à nu. Ses couleurs éclatantes à l’automne ne doivent pas faire oublier qu’il s’agit d’une peste végétale. C’est actuellement, en France, l’espèce invasive ayant la dynamique d’extension la plus forte.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Renou%C3%A9e_du_Japon

https://blog.defi-ecologique.com/renouee-du-japon/

De superbes platanes ombragent le sentier. Le tronc de certains platanes, présente parfois un épaississement important de la base sur les arbres âgés, que l’on nomme Platane à pied d’éléphant. Le phénomène s’accompagne souvent de grosses gibbosités sur d’autres parties du tronc. Ces « loupes » sont très recherchées pour l’aspect décoratif de leur bois. Elles peuvent également apparaitre sur des troncs simplement droits. Les phénomènes existent sur toutes les espèces plus particulièrement selon certains auteurs sur les sujets issus de semis. La forme du feuillage des diverses espèces est extrêmement variable selon l’origine des rameaux qui les portent : bouture ou semis, âge, vigueur ….

Le long du canal du Midi 42 000 platanes sont menacé de disparition car touchés par un mal incurable : le chancre coloré qui parvient à tuer les platanes en seulement 2 à 5 ans, en bloquant leurs canaux de sève. Sa propagation est rapide et, malheureusement, sans remède. Il n’existe qu’une solution pour l’endiguer : abattre et bruler les arbres qui en sont atteints. VNF qui assure l’exploitation du canal s’engage dans un vaste programme de replantation en concertation avec de nombreux acteurs et l’appui d’experts scientifiques. Espérons qu ce chancre ne parviendra pas jusqu’en Lorraine ?

https://www.vnf.fr/vnf/dossiers-actualitess/la-restauration-des-plantations-du-canal-du-midi/

Le circuit de randonnées pédestres et  VTC-VTT : Circuit de Viacelle : durée 3h 50, distance 12,5 km, anneaux verts

Le circuit porte le nom de Viacelle (de « via coeli », la voie du ciel) un lieu-dit situé à la limite des départements de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, entre Gripport et Socourt, où se trouvait jadis l’église mère d’un ensemble de villages environnants, puis lieu de pèlerinage et siège d’un ermitage dont le dernier occupant se forgea une sinistre réputation.

De Bainville-aux-Miroirs en sous-bois à mi-pente du coteau, puis sur le plateau, le sentier conduit à Gripport et à la Chapelle de Viacelle. En longeant le canal des Vosges et celui des Meuniers, il offre de belles vues sur la Moselle sauvage en direction de Bainville-aux-Miroirs. Il emprunte un tronçon du sentier de grande randonnée GR5F,  balisé en rouge-blanc, qui relie la source de la Moselle (à Bussang dans les Vosges) jusqu’à sa confluence avec le Rhin à Coblence (en Allemagne).

“Usine Broutchoux de Gripport,” LEREBOURG : LE « PAQUEBOT-USINE »

En 1964, Lerebourg rachète la conserverie Broutchoux, située à Gripport, à la frontière entre Meurthe-et-Moselle et Vosges, et y mène d’importants travaux de modernisation. Le site de Gripport est essentiellement consacré à la mise en conserves de légumes. L’usine ferme en 1980, sous la direction du groupe Bongrain.

https://lerebourg.omeka.net/items/show/217

L’ancien site industriel abrite aujourd’hui une entreprise : Auto Casse Service

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